RMC - Académie

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L’Académie française s’est associée à la première Journée de la langue française dans les médias audiovisuels organisée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et dont, un des parrains, Érik Orsenna a participé à différents débats.

Ce fut un double privilège que d'être invité à l'Académie française, afin d'assister à l'émission « Les Grandes gueules », de RMC. En effet, sous la coupole, en ce 16 mars 2015, se déroula cette émission culte présentée par Alain Marschall et Olivier Truchot ; émission qui, au fil des années, est devenue populaire et incontournable. Les débats de société y sont abordés avec une verve truculente par une équipe de chroniqueurs "les GG".

Le Président Maillot (1), pilier de l'émission, connu pour son esprit de jugement, sa sagacité et ses grandes connaissances des sujets d'actualité, s'est, amicalement, confronté avec le piquant et judicieux Charles Consigny (2), toujours sur la brèche pour en découdre ; et enfin Étienne Liebig (3) « le GG » qui salue seulement les auditrices, mais dont la causticité fait mouche. Un trio exemplaire qui, au-delà de l'excellente et instructive partie courtoise et policée consacrée à la langue française et aux académiciens, n'a pas – malgré l'imposante grandeur architecturale des lieux chargée d’histoire – dérogé à sa verve et aux emballements oratoires dignes des tribuns qui hantent cette grande maison du savoir née de la volonté du cardinal Richelieu qui dominait la séance de son regard critique, inquiet, néanmoins bienveillant, face à ce déferlement médiatique. Boileau, Montesquieu, Hugo, pour ne citer que ces trois immortels, ont dû savourer le piquant de l'instant.

Bruno Dewaele, Chroniqueur de langue à la « Voix du Nord », ancien professeur de lettres, distilla son point de vue sur les carences des élèves, n’hésitant pas à mettre en cause les docteurs des sciences de l’éducation : « Les heures consacrées au français sont en voie de disparition. » Ainsi cet amoureux de la langue française ajoutera : « Les malheureux professeurs souffrent souvent de cette situation et font ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'on leur donne : ce ne sont évidemment pas eux qui décident du nombre d'heures à consacrer à telle ou telle matière… » Le constat sans appel, et parfaitement assumé, il a revêtu le costume de « GG ». « Si nos élèves maîtrisaient une langue aussi difficile que le français sans l’apprendre, je pense que nous ne serions pas sous la coupole, nous serions à Lourdes ».

J. Maillot enchaîna : « C’est très important de bien parler le français… il y aura sept cent cinquante millions de pratiquants de la langue dans le monde en 2050. Sur le plan de la culture, ça me semble fondamental, et comme ça me tient à cœur, je dis que sur le plan économique, la francophonie c’est vraiment très important… » On ne saurait contredire ce sage !

Ch. Consigny, pour sa part, constata, avec une certaine amertume : « Ce qui décline est que beaucoup de jeunes ne lisent plus du tout, et en ne lisant plus, ils se coupent d’un monde qu’ils enterrent… » Mais dans ce cas, M. Consigny, l’Éducation nationale n’en serait-elle pas la fossoyeuse ?

Le seul défenseur de la langue vernaculaire est E. Liebig – droit dans la ligne d’esprit libertaire et quelque peu nihiliste diront certains – souligne : « Ce qui compte, c’est que chacun d’entre nous puisse avoir plusieurs niveaux de langue ».

Au cours de ce débat, des points de vue évidemment contradictoires permirent aux auditeurs et aux participants de réfléchir, et de décider par eux-mêmes s'ils optent pour l’écriture en alexandrins ou le langage SMS. De toute évidence, il y a un juste milieu, qu’il est important d’inculquer aux jeunes générations.

À terme,  une réforme volontariste sur l’enseignement de notre idiome permettra de retrouver le bon usage, joyau de notre belle nation qui doit continuer, n’en déplaise aux défaitistes patentés, de rayonner dans le monde.

Alain Marschall


Le tandem Marschall/Truchaud officie aux "Grandes Gueules" depuis plus de dix ans. Journalistes aguerris, ils dirigent avec doigté des débats qui engendrent quelquefois une certaine violence verbale qu'ils maîtrisent avec un savoir-faire digne de journalistes de premier plan, qu’ils sont. Ils ont le talent de ne pas se laisser entraîner dans les errances de leurs invités, et savent, avec courtoisie, leur faire dire ce qu'ils veulent savoir. La langue de bois, ils ne connaissent pas. Et malgré cette rigueur, les invités se succèdent, particulièrement les hommes politiques qui savent ne pas attendre de clémence de la part des deux incorruptibles de RMC.

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(1) Fondateur, entre autres, de « Nouvelles frontières », symbole de la démocratisation du voyage, J. Maillot est aussi le père des  Compagnies   aériennes « Corsair »   et   « Aérolyon ». Il ne cesse de promouvoir l’esprit de partage.

(2) Descendant d’une très ancienne famille, et fils du publicitaire Thierry Consigny (avec lequel il a écrit un livre), Ch. Consigny est un talentueux écrivain, chroniqueur de presse, télévision et juriste.

(3) Travailleur social, musicien, auteur prolifique d’œuvres érotiques, cet homme de terrain est très attaché à la défense des faibles et des opprimés.

* Nos amis québécois, défenseurs acharnés du français, proposent : baladiffuser ou baladodiffuser. Verbes qui, à eux seuls, revêtent un brin de poésie.

Olivier Truchot

Charles Consigny consulte ses notes sur son smartphone* et Jacques Maillot étudie l'actualité du jour, sur support papier.

Ambiance de salle de classe quelques minutes avant le lancement de l'émission.

Les participants vont débattre pendant trois heures.

De gauche à droite, Jacques Maillot et Étienne Liebig  s'entretiennent avec Paul Laroque, producteur de l'émission, alors qu'Olivier Marschall se concentre..

*Téléphone intelligent ou ordiphone, deux synonymes conseillés par l’encyclopédie québécoise Antidote.

Quelques simples vers pour tenter de révéler la splendeur et l'émotion, de cette matinée, qui plongent dans le rêve, et la fascination de ces Immortels qui ont jalonné de leur présence, l'Académie française, fondée en 1634, et officialisée l’année suivante par le cardinal de Richelieu.


« Hormis grande faveur de vêtir l’habit vert

Des Immortels ;

J’ai l’impression d’être un gentilhomme vert (1)

Habitant aux confins de ce grand univers,

Qui, en catimini, a investi la sphère

Des écrits éternels.

– Et je puise à la source en cette noosphère ». (2)


  G. Gériclau

(1) L'élocution revêtant une importance capitale dans la poésie classique, il est indispensable de décomposer chaque élément du poème : J'ai l'impres-si-on d'être. Si on lit, en omettant de déclamer, on n’obtient que onze pieds. M. Dewaele partagera-t-il mon analyse ?

(2) La noosphère, dans la philosophie de Teilhard de Chardin, représente la sphère de l’esprit.

Crédits photos gériclau

  Bruno Dewaele – champion du monde d'orthographe – prépare ses pertinentes interventions.

On peut retrouver ses points de vue sur son enrichissant site Par mots et par vaux  en cliquant sur la photo ci-dessus.

Paris - Quais de Seine face à l'Académie française.

Paris - Quais de Seine, les bouquinistes.